Le concert d’Electrelane au Trabendo samedi dernier avait pris une toute autre importance qu’un simple passage des demoiselles de Brighton dans la capitale depuis l’annonce sur leur site d’une pause à durée indéterminée. Le précieux sésame en poche, je me dirige vers le Trabendo au milieu de la foule qui elle va assister au Djset des « Frères Chimiques » dans le Zénith voisin.
Il est 20h, la salle est pour l’instant assez peu remplie même si le set d’Anni Rossi a lui déjà commencé. Cette New-Yorkaise d’origine italienne est un savoureux mélange d’Owen Pallet et d’Annie Clark, le violon de l’un et le folk-pop de l’autre. Multi-instrumentaliste, Anni Rossi partage avec la chanteuse de St. Vincent le même univers baroque et le même petit grain de folie mélodique. Sur Wheelpusher, le dernier titre du set, elle délaisse son archet pour pincer et gratter les cordes de son violon à la manière d’une guitare tout en rythmant le morceau avec ses bottes sur le sol. A découvrir.
[Mp3] Anni Rossi – Wheelpusher
La gouaille de Mélanie Valera contraste avec la timidité presque maladive d’Anni Rossi. La Bordelaise nous explique qu’elle pouvait à peine parler il y a quelques heures mais que grâce à des « drogues » injectées dans ses fesses elle chante désormais comme un pinson ! Seule sur scène, elle se fait accompagner sur certains titres par des membres de son groupe (Tender Forever) projetés sur un écran. Mélanie nous raconte ses vacances avec les filles d’Electrelane (photos à l’appui), dédicace une chanson à Beyonce (photomontage à l’appui), joue du ukulélé, se jette dans le public…bref on oscille entre le concert électro-pop et le one-woman show. Un moment fort sympathique quoi qu’il en soit.
[Mp3] Tender Forever – Heartbroken Forever
Le Trabendo est désormais rempli jusqu’à la gueule pour assister à ce qui sera peut être la dernière apparition du groupe à Paris. Les 4 demoiselles de Brighton bénéficient depuis longtemps d’une belle côte de popularité en France et l’accueil qui leur est réservé à leur entrée sur scène en est une énième preuve. C’est déjà la 3ème fois que j’assiste à un concert d’Electrelane (après la 1ère partie de The Arcade Fire en mars dernier et la Route du Rock cet été) cette année et cela n’a rien à voir avec le fait qu’elles possèdent en leur rang la plus jolie (en plus d’être douée) guitariste de la planète indé, j’ai nommé Mia Clarke. Celle-ci reçoit d’ailleurs un accueil encore plus chaleureux que ses collègues par quelques « grands méchants loups aux dents longues ». Le set démarre comme souvent par les notes de piano de Bells suivies d’une rythmique martiale menée de main de maître par la batterie d’Emma Gaze. Verity Susman fait apprécier ses envolées lyriques tout en tressant ses boucles mélodiques au clavier ou à l’orgue Farsifa. Le dernier album en date des demoiselles (« No Shouts, No Calls« ) laisse une plus grande part que par le passé au chant de Verity et c’est donc tout naturellement que l’on retrouve de nombreux titres présents sur cet opus. The Greater Times (avec la présence d’Anni Rossi au violon) et To the East sont de ceux là, In Berlin et After The Call également, on regrettera simplement que Saturday n’ait pas été joué ce soir là . Les pogos font rage dans les premiers rangs sur les instrumentaux krautrock (Long Dark, Blue Straggler et U.O.R) tirés de leur premier album « Rock It To The Moon » tandis que les titres plus progressifs se chargent d’attiser les braises en alternant calme et fureur. On pense notamment à Eight Steps, Five et Beetween The Wolf and The Dog, autant de brûlots qui enflamment un public qui n’en demandait pas tant. Comme ce fut déjà le cas cet été à St Malo, Mia Clarke martyrise les cordes de sa guitare, affalée sur son ampli, prouvant au passage qu’elle ne possède pas qu’un jolis minois. Le public, au choix, exulte, en redemande, implore le groupe de ne pas se séparer, déclare sa flamme à Mia…Deux rappels, dont le dernier ponctué de la décidément populaire reprise du I’m On Fire de Bruce Springsteen puis un ultime retour sur scène afin d’offrir le champagne au public qui ne veut pas quitter la salle, conscient que ce moment est peut être le dernier en leur compagnie…
30 novembre, 2007 at 4:39
Très beau billet.
30 novembre, 2007 at 5:25
Merci bien Lyle, ça fait plaisir.
30 novembre, 2007 at 6:41
Mia épouse-moi! En plus tu es déjà en tenue, pratique 😉
30 novembre, 2007 at 7:04
champagne pour ce billet . Est ce que tu sais que je t’envie ?
1 décembre, 2007 at 12:10
Aprés Annie Clark, Erwan veut épouser Mia Clarke !! Pascale me fais dire qu’elle attend son tour 😉
Merci Azamleag, j’ai bien conscience d’être un peu privilégié oui. La vie parisienne ne peut pas avoir que des inconvénients 🙂 Et puis Lyon c’est pas si mal pourvu niveau concerts il me semble, non ?
2 décembre, 2007 at 1:01
« Mia Clarke martyrise les cordes de sa guitare, affalée sur son ampli, prouvant au passage qu’elle ne possède pas qu’un jolis minois »
🙂 Ca avait vraiment l’air bien ce concert !
6 décembre, 2007 at 4:59
je n’aime pas trop la prod (brouillon) et je trouve que ça manque de mélodie digne d’intérêt mais par contre rythmiquement c’est vraiment bien, pas souvent que dans la pop le rythme soit pris en compte. Là y a vraiment un bon petit boulot rythmique, pas de polyrythmie ou autre truc difficile mais quand même pas mal de créativité, ça fait plaiz à entendre.