Après une journée amputée de sa première moitié (because dodo), direction l’une des multiples crêperies de Saint-Malo intra muros puis la plage et le fort national accessible à marée basse. Un peu de culture ne peut pas nous faire de mal. La visite du fort est sympathique, le point de vue sur la baie est superbe. On zappe les concerts du Palais (Micah P. Hinson que j’aurais bien aimé voir et Bowerbirds) et direction le fort de Saint-Père pour la deuxième soirée de l’édition 2008 de la Route du Rock.
Toujours aussi peu de monde lors du premier concert. Certes, les Américains de No Age ne jouissent pas encore d’une grande réputation dans l’Hexagone mais le duo guitare/batterie est tendance en ce moment dans l’indie-world. Les 2 Californiens signés chez Sub Pop proposent une sorte de noisy lo-fi influencée par Sonic Youth et Husker Dü, pas désagréable (écoutez Eraser ou Teen Creeps) mais un peu répétitive Ils ont beau haranguer le public, l’ambiance reste plutôt feutrée sous le soleil rasant. Changement d’ambiance mais pas de continent avec Why ? et leur hip-hop folk bricolo. Les frères Wolf (Yoni et Josiah) ont eu appeller leur dernier album « Alopecia« , leur système pileux est toujours plus proche de loup-garou que du petit chanteur à la croix de bois. On pense bien évidemment à Beck pour le mélange des genres mais ma préférence va désormais vers le trio d’Oakland, auteur d’une belle prestation devant une assistance de plus en plus nombreuse.
Il est 22h quand la première des 2 têtes d’affiche de la soirée entre en scène. Les Allemands de The Notwist ont effectué il y a peu un retour remarqué avec leur nouvel album « The Devil, You + Me« , 6 ans après le remarqué et remarquable « Neon Golden« . Je redoutais un peu que leur concert ne plombe l’ambiance, que leur electronica-ambiant qui passe très bien sur CD ne soit pas adaptée aux exigences d’un festival en plein air. Reine du contre-pied, la bande à Markus Acher a pris tout le monde au dépourvu en proposant un set énergique et rock, proche des débuts punk et métal du groupe. Beaucoup de titres de « Neon Golden » dont les excellents Pilot, Consequence et Pick Up the Phone.
L’une des principales caractéristiques de la Route Du Rock est la taille humaine de ce festival (environ 5000 personnes par soir) et donc la possibilité de bien voir les artistes. Après la performance de Notwist, je décide de ne pas partir me désaltérer au bar (oui c’est fou ce qu’on se déshydrate en Bretagne au mois d’août par 12°C) mais de me placer dans les premiers rangs pour le prochain concert. Les Islandais de Sigur Rós font en effet partie de mes artistes préférés depuis quelques années, ce malgré un dernier album en retrait par rapport à ses prédécesseurs. J’ai eu la chance de les voir cette année à Arras et je me faisais une joie de remettre ça au fort de Saint-Père. La set-list n’a pas beaucoup variée (Ny Batteri et Festival font leur apparition) et la magie a opérée de la même façon dès les premières notes de Svefn-g-englar. La prinicipale évolution constatée sur cette tournée est le côté festif que le groupe cherche à donner à certains titres du dernier album (Gobbledigook et Við spilum endalaust notamment). On est loin du groupe qui jouait ses premiers titres derrière un rideau. En 2008, Sigur Rós a des plumes de faisan dans les cheveux, une section cuivre tout habilléé de blanc façon Orange Mécanique, des canons à neige qui lancent des confettis dans la foule, des ballons géants sur la scène…et vous savez quoi, ben c’est aussi bien voire mieux qu’avant. Tant que Jón Þór Birgisson continuera de chanter en hopelandais et de jouer de la guitare avec un archet, on aura pas de souci à se faire. Ah oui j’oubliais, Hoppipolla et Popplagið m’ont une fois de plus donné des frissons en concert. Certains, dont je fais partie, vous diront que nous avons assisté là au meilleur concert de la Route du rock 2008, d’autres continueront de trouver les Islandais prétentieux et un peu chiants. La vérité est sans doute entre les 2.
J’avoue avoir trés peu écouté les 2 derniers groupes chargés de clôturer la soirée, Pivot tout d’abord puis les Bordelais d’Adam Kesher. J’ai trouvé le math-rock des Australiens un peu chaint au début puis intéressant sur la fin, ça ressemblait un peu à Caribou. Par contre les Adam Kesher ont décidément vraiment des têtes à claques et un cigare long comme le brasz et c’est malheureusement pas près de s’arranger si j’en juge par une discussion volée entre le chanteur et des amis au bar VIP…
Une belle soirée au final grâce aux 2 têtes d’affiche qui ont parfaitement rempli leurs « obligations » et l’objectif de l’organisation. On ne le sait pas encore mais l’édition 2008 est déjà un succès.
22 août, 2008 at 5:53
Au secours! Ma tête a triplé de volume à force de me la taper contre le clavier à chaque compte-rendu de Sigur Ros lu…
25 août, 2008 at 11:03
Salut toto, salut Erwan!
Bon, je me fais discret ces temps derniers. Et puis cet été a été vierge de tous concerts pour moi (pendant que Toto s’embourgeoise, je me fais vieux…).
Les compte-rendus de concerts de Toto sont donc toujours aussi précieux pour vivre les concerts par procuration. Merci pour cela!
Je compte bien sortir de ma torpeur. Je sais que vous êtes des blasés de Sigur Ros mais y’a t’il des chances de vous voir au concert de novembre au Zénith? Bye
27 août, 2008 at 9:02
Les islandais de Sigur Ros ne sont ni prétentieux ni chiants. Ce sont juste les meilleurs compositeurs de berceuses que je connaisse. Ça marche à tous les coups pour moi. Bon bien sûr il y a quelques (deux) bons titres , mais bon voilà quoi…
Sinon voilà un compte rendu alléchant comme d’habitude mon cher Toto.
27 août, 2008 at 2:58
@Jérôme : Merci à toi de venir toujours par ici 🙂 Ca aurait été avec plaisir que je serais venu avec toi pour Sigur Ros mais je serais bien loin d’ici…Quoi qu’il en soit tu vas adorer je pense.
@Cécile : En live c’est vraiment différent je trouve…mais bon je suis sûrement pas objectif. Certains nouveaux titres de leur dernier album sont vraiment festifs, tu reconnaitrais pas le Sigur Ros des débuts. C’est d’ailleurs ce que certains leur reprochent.
Sinon merci ma chère Cécile 😉