Combien de temps la France va t’elle encore ignorer l’existence de l’homme le plus grand sur Terre ? Un bout de temps encore si l’on en juge par le fait que « Shallow Grave« , l’album de Kristian Matsson a.k.a The Tallest Man on Earth, est sorti un peu partout dans le monde en mars dernier mais toujours pas dans l’Hexagone.
Si son patronyme semble pour le moins usurpé, le suédois a tout de même de sérieux atouts à faire valoir dans le domaine de la musique. Il est présenté, comme beaucoup avant lui, comme le nouveau et énième rejeton de Bob Dylan. C’est faire beaucoup d’honneur à cet illustre inconnu me direz-vous. Pourtant, si le jeu des comparaisons est toujours un peu vain, il fautavouer qu’il y à quelque chose de Robert Zimmerman chez Kristian Mattson.
Même voix nasillarde, même ballades folk à la guitare acoustique, la ressemblance est frappante même si l’on n’est pas un spécialiste du grand Bob. Il serait cependant dommage et simpliste de limiter « Shallow Grave » à un plagiat, aussi bon soit-il. Passé le jeu des comparaisons, il reste un superbe album de folk, l’un des plus beaux et des plus touchants de 2008 avec le Bon Iver. S’il est bien difficile d’extraire tel ou tel titre du lot, on retiendra cependant l’introductif I Won’t Be Found, idéale mise en bouche ; Shallow Grave, le titre éponyme interprété au banjo ; ou encore Where Do My Bluebirds Fly et The Gardener, probablement les plus beaux fruits de ce verger folk.
A défaut d’être, comme il le prétend, le plus grand homme sur terre, Kristian Matsson signe avec son premier album l’une des plus belles découvertes de l’année écoulée. N’hésitez pas à mesurer son talent.
The Tallest Man On Earth – I Won’t Be Found [mp3]
The Tallest Man On Earth – Where Do My Bluebirds Fly [vidéo]
The Tallest Man On Earth – The Gardener [vidéo]
13 janvier, 2009 at 3:12
c’est pas bien grave qu’il soit lancé par son label comme le nouveau bob dylan et qu’il soit contraint par ce même label à copier le style du bob, ce dernier n’est en fait qu’un gros voleur en retard (à la gainsbourg en version music trad), pas grave du tout alors… C’est comme sortir un nouveau yaourt à boire, tout le monde se doute qu’il copiera yop… L’indé c’est vraiment la branche hype-fist-ficking de l’industrie : les mêmes produits frelatés et bon marchés vendus comme des nouveautés artistiques alors que ce ne sont que des repro artisanales mais née sous le sceaux de la rareté… J’ai coutume de dire que l’indé c’est l’antichambre de l’industrie, ceux qui se réclament indés sont en fait des arrivistes rageurs, il n’y a qu’à les fréquenter un peu pour s’en rendre compte, le but de tout ceci est quand même d’être signé par une major, mais avant, alors là on en fait des caisses sur le garage ou la cuisine transformés en studio d’enr, la grande pauvreté du pauvre fils de bourges qui est obligé de vivre dans la maison secondaire familiale parce qu’il n’a pas de sous…
Le folk (comme je ne cesse de le dire depuis le début de ce siècle) est en train de connaitre un regain commercial qui n’est pas encore fini… de « nouvelles » couches confiance vont encore débouler dans tous les coins de l’industrie.
Jusqu’au grand retour du tout électronique ou électro-acoustique, qui devrait commencer dans deux trois ans, cinq maximum.
J’écoute , tout en écrivant, les chansons du gars et je trouve cela très insipide, pur produit de l’industrie, non seulement plagié mais plus encore recopié, décalqué … Ils ont même poussé la packaging jusque dans la prod genre le vieux deux pistes des années 50… poilade. L’industrie n’a pas fini de nous faire sourire et de nous balancer la même merde sans discontinuer…
Après, comme je dis toujours, si tu aimes … Développer me ferait parler du « comment déclencher la passion quand on est une industrie »…
1 octobre, 2010 at 5:09
WoW,
que de connaissances sur le milieu ! On dirait un prophète anonyme qui s’exprime.
13 janvier, 2009 at 4:09
Et bien le label de Matsson a fait un sacrément mauvais boulot. Parce que ce n’est qu’un an après la sortie de l’album que l’on commence tout juste à parler de lui un peu plus sérieusement.
Il fait quelques dates sporadiquement en Europe dans les rares salles où on le demande (et pas en France hein), et son disque n’est même pas distribué partout (là encore, pas en France).
Alors OK, l' »industrie », la hype, le trendy, blabla. Mais il y a un moment où il faut aussi arrêter d’être parano. Que l’on n’aime pas, soit, mais ne pas non plus tirer à boulets rouges sur tout et n’importe quoi.
Peut-être est-ce un pur produit (bien mal) calculé, peut-être est-il simplement et purement lo-fi. La vérité est que ni toi, ni moi n’en savons rien. Donc autant profiter de sa musique juste pour ce qu’elle est au lieu de crier au loup.
13 janvier, 2009 at 4:22
Le bug de l’an 2009 ou bien ?
Je vais pas revenir sur tout ce que tu as écrit, ce serait trop long, un peu vain et j’avoue que j’ai autre chose à faire. Cela dit ya quand même quelques trucs que je peux pas laisser passer.
Déjà ce gars là il sort de nulle part ou presque, personne n’en parle hormis quelques blogs alors que son album est sorti depuis mars 2008 (c’est ce que je dis dans mon post) donc parler de stratégie marketing par son label, ça me fait un peu doucement rire. A mon avis son label lui a rien demandé et surtout pas de copier Bob Dylan, je sais pas où t’es allé pêcher ça.
Je reviendrais pas sur les phrases un peu toutes faites genre « L’indé c’est vraiment la branche hype-fist-ficking de l’industrie », ça a des relents d’aigreur désagréables.
Après tu es libre de penser ce que tu veux et surtout de ne pas aimer mais par pitié pas de nous donner des leçons sur un ton condescendant.
13 janvier, 2009 at 4:54
Désolé Kris, j’avais pas vu ta réponse quand j’ai écrit la mienne d’où l’impression de redondance à la lecture des 2.
Voilà « profiter de la musique », c’est exactement ça, on demande pas plus. On a pas d’action chez le Suédois et c’est tant mieux car il a pas dû en vendre beaucoup des albums le bougre. On parle juste d’un album qui nous a touché, dont tout le monde ou presque s’en tamponne le coquillard 1 an après donc le laïus sur l’industrie du disque…bla-bla…hype…bla-bla…ok mais là ça tombe mal car c’est pas le cas.
13 janvier, 2009 at 5:01
« J’ai coutume de dire » : c’est généralement comme ça qu’on commence à devenir redondant et à ne pas évoluer. Pourquoi de pas avoir coutume de laisser parler la musique d’elle même plutôt que de baver sur un monde de merde, une industrie de merde, en employant des termes marketeux ? A ce rythme là tirons une balle ! La musique de ce monsieur est séduisante tout comme les vidéos qui vont avec. Prenons, prenons.
Merci Toto et Kris (car je crois qu’il est le numéro 1 de ton classement 2008 non ?)
14 janvier, 2009 at 2:06
Exactement Cécile. Bien que je l’aurais défendu contre des palabres aigries et de mauvaise foi comme celles de Mica, même s’il avait été cinquantième.