Archive est une formation que l’on a depuis longtemps classée dans les annales des groupes instables. Il existe en effet peu de groupes qui décident après l’immense reconnaissance apportée par leur premier album (« Londinium« ) de tout changer sur le suivant, jusque dans la composition des membres, puis de recommencer sur le troisième. Rien que pour ça, le groupe compte autant de fans que de détracteurs, la frange la plus dure n’ayant toujours pas accepté la rupture avec le trip-hop, qui fit le succès du groupe, au profit d’un rock planant et atmosphérique. Plus récemment, le départ de Craig Walker, chanteur emblématique de « You All Look The Same To Me« , fut de nouveau vécu par certains comme une trahison, le changement de trop. « Noise » et « Lights » ne redonnèrent pas franchement le sourire aux fans déçus et l’annonce de la participation de Graham Preskett (compositeur de musiques de films déjà présent sur la B.O de « Michel Vaillant ») au nouvel album faisait craindre le pire aux plus irréductibles.
On passera rapidement sur le thème de l’album, le contrôle des masses, et son découpage en 3 parties, pour se consacrer à l’évènement le plus marquant de « Controlling Crowds » : le retour de Rosko John. Disparu de la circulation depuis « Londinium« , le rappeur reprend du service sur 3 titres dont les convaincants Quiet Time et Bastardised Ink. Si Darius Keeler et Danny Griffiths, les 2 têtes pensantes d’Archive depuis leurs débuts, ont sorti Rosko John d’un placard dans lequel il n’aurait jamais dû entrer, ils ont aussi fait confiance aux interprètes des derniers albums, à savoir Pollard Berrier, Dave Pen et Maria Q. Les 13 plages de « Controlling Crowds » ressemblent à ce titre à une compilation des différentes périodes traversées par le groupe : trip-hop avec Rosko John, pop atmosphérique avec Maria Q (Collapse/Collide ; Whore), rock progressif avec Pollard Berrier (Controlling Crowds ; Bullets) et Dave Pen (Words on Signs et Kings of Speed).
Si ce côté « best-of » n’a rien de désagréable en soi, il est par contre une entrave à la cohésion de l’album. Difficile en effet pour l’auditeur de s’y retrouver entre ces changements de styles, de voix. Il manque cette unité qui avait fait le succès des premiers albums, la possibilité de ne parler que d’une seule voix comme c’était le cas avec Craig Walker. Pour autant, difficile de faire la fine bouche devant la qualité retrouvée de certains titres, le single Bullets en tête, qui laissent augurer encore de belles choses pour les fans d’Archive, à commencer par la prochaine tournée avec, on l’espère, la présence de Rosko John.
Lire aussi la chronique de Benjamin sur Playlist Society.
Archive – Bullets
14 mai, 2009 at 10:25
Oui j’ai vraiment cru un instant que je m’étais planté et que j’avais choppé un best-of 😉
J’ai été trop gentil dans ma chronique, je regrette, ils méritaient 4/10…
Et sinon vous avez kiffé Shearwater? Mon binôme de concert m’a écrit une chronique dessus que je viens juste de publier : http://www.playlistsociety.fr/2009/05/shearwater-au-cafe-de-la-danse-810.html Apparemment c’était top.
A bientôt,
Ben
14 mai, 2009 at 4:33
Ouais c’était top Shearwater, j’en parlerais sûrement ici…en attendant je vais aller lire le compte-rendu de ton binôme 😉
Concernant Archive, j’ai du mal à en dire vraiment du mal, je suis fan depuis Londinium donc j’ai aussi tendance à être plus conciliant dans leurs mauvais moments, et malheureusement ils sont de plus en plus nombreux ces dernières années….
Merci pour ton commentaire, à bientôt.
15 mai, 2009 at 12:21
J’ai vraiment aimé l’album Take My Head. Mais là, je suis un peu déçue avec cet album ! Serait-ce un album d’Archive à mettre aux archives directement ? (oué, je ne suis pas super en forme ce soir pour mes jeux de mots)
15 mai, 2009 at 9:10
🙂
Je comprends, c’est ce que j’essaie de dire dans ma chronique. Archive a souvent déçu par ces incessants changements de style ou de line-up. Perso j’ai traversé toutes les époques « sans encombres » mais j’avoue que depuis « You All look the same to me » je suis moins fan.