On continue la session rattrapage des meilleurs titres de l’année 2009 car j’ai déjà envie de vous parler des meilleurs titres de l’année prochaine !! Ya plus de saison ma bonne dame. Comme hier avec Golden Silvers, je suis l’actualité des concerts parisiens puisque The Antlers seront en concert ce soir à Paris (avec Cymbals Eat Guitars, pas mal du tout). Lorsqu’on parle de The Antlers et de leur premier album « Hospice« , difficile de passer sous silence son concept pour le moins singulier. En 10 titres, allant du Prologue à l’Epilogue, Peter Silberman raconte en effet l’histoire d’amour entre un homme et un femme qui est atteinte d’un cancer des os. Encore un album qui sent le pathos vous allez me dire et vous avez…probablement raison mais à la manière d’un Bon Iver l’an passé ou de Arcade Fire avec son « Funeral », The Antlers prouve que l’on peut adjoindre l’utile au désagréable (bah oui là pour le coup) et faire d’un traumatisme (ici fictif), une magnifique oeuvre d’art. La preuve avec Kettering, le plus beau titre de l’album, illustré ici par une vidéo non-officielle.
Bon voilà, je suis ultra à la bourre sur cette rubrique, comme sur mes chroniques, je devrais peut être arrêter d’écouter de la musique ou en écouter moins, je sais pas. En même temps je cherche pas à être à la pointe de la nouveauté et vous non plus si vous venez par ici. CQFD. Je referme la parenthèse pour parler vite fait de Golden Silvers, un trio de perdreaux de l’année en provenance de Londres. J’ai écouté vite fait leur premier album, » True Romance« , qui ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, mis à part ce titre, qui égaye mes trajets dans le métro en ce moment. A noter qu’ils sont en concert ce soir au Point Ephémère avec White Rabbits et Pyramiddd.
Que vous soyez, ou pas, au fait du petit monde de la musique indé, le nom de Brian Knopf ne vous dit certainement pas grand chose. Vous avez par contre certainement entendu parler de Menomena (si vous lisez ces pages c’est forcément le cas), ce trio de Portland auteur il y à 2 ans de l’excellent « Friend and Foe« . En attendant un successeur, Knopf a décidé de voler de ses propres ailes sous l’appelation Ramona Falls, du nom des chutes d’eau auprès desquelles il aimait à se ballader étant enfant. Si l’on peut considérer « Intuit » comme un album solo, il faut tout de même souligner que pas moins de 35 musiciens et amis (dont certains de Dear Reader, The Helio Sequence, 31 Knots…) ont participé à l’enregistrement de l’album.
Vous le savez, la critique musicale aime classer les artistes et leurs albums dans des registres mais pour une fois on va vous épargner les formules toute faites car le propre de Ramona Falls (et de Menomena) est justement de faire de la musique inclassable. Qui dit inclassable ne dit pas forcément barré, psyché ou intello. « Intuit » est un album tout ce qu’il y a de plus abordable, à l’image du magnifique The Darkest Day sur lequel les chœurs féminins font merveille. Il est intéressant d’ailleurs de constater que les morceaux les plus accessibles, les moins « Menomenesques », se trouvent à la fin de l’album (The Darkest Day ; Bellyfulla ; Diamond Shovel).
Auparavant, de Melectric à Always Right, Brent Knopf nous propose peu ou prou la même recette qu’avec le trio de Portland, en plus mélodique et accessible que Menomena cependant. Le piano reste au centre des compositions (I Say Fever ; Melectric) mais les guitares ne sont pas en reste à l’image de Clover ; Going Once, Going Twice ou du superbe Russia avec ses cordes et sa ligne de basse groovy. Salt Sack et Always Right sont certainement les titres les plus perchés du lot, le premier avec ses cuivres psychés et le second avec son piano qui virevolte. La suite, vous la connaissez, une fin toute en douceur qui ponctue un superbe album que l’on a beaucoup de mal à délaisser après 2 ou 3 écoutes.
Loin d’être un pis-aller au troisième album de Menomena, « Intuit » est une franche réussite pour Brian Knopf qui, mine de rien, vient de placer la barre très haut pour la suite de sa carrière solo ou au sein du trio de Portland. On suivra tout ça avec encore plus d’attention.
De retour après une escapade londonienne à base de shopping et de tournée des pubs et des disquaires. Londres est définitivement une ville où je me sens bien, une ville qui respire le rock jusque dans les cabines d’essayage des grands magasins où on a droit à du Japandroïds, du Bad Lieutenant, du The Big Pink…Ses disquaires sont une véritable mine d’or, ses musées sont gratuits, ses rues commerçantes sont un cauchemar pour votre portefeuille, ses pubs un traquenard pour votre foie, ses puces (Camden et Portobello) sont le paradis du chineur…Pour faire un peu la fine bouche, il faut quand même signaler qu’il y pleut plus d’un jour sur deux et que la pluie londonienne n’a rien à voir avec le crachin parisien et que ses concerts affichent souvent complet bien avant l’heure. J’avais repéré un concert de Cymbals Eat Guitars + Two Door Cinema Club dans un petit pub mais arrivé là-bas on m’a annoncé qu’il était complet. Je me suis donc rabattu sur la Proud Gallery où se produisaient entre autres Violens que j’avais vu la semaine d’avant à l’Olympia pour le festival des Inrocks. Le groupe ne m’a pas plus convaincu cette fois-ci que la première mais c’était surtout marrant de voir le désintérêt le plus total des Anglais pour ce groupe alors qu’ici les Inrocks et Magic sont à leurs pieds. Deuxième partie de ma playlist Spotify spéciale London dont voici la liste ci-dessous :
L’appel de Londres, il me titillait depuis un moment celui là, bien que j’ai déjà visité à 2 reprises la capitale britannique. Exit Big Ben, Buckingham Palace, Trafalgar Square et autres Piccadilly Circus cette fois-ci, au programme shopping, puces de Camden et Portobello, concerts, disquaires sur Berwick Street, Abbey Road, Rough Trade…bref du tourisme lié à la musique. Pour illustrer ce trip de 5 jours, une petite playlist Spotify spéciale London. Ceci est la première partie, la deuxième partie à mon retour avec quelques photos :
Une fois n’est pas coutume, cette rubrique met à l’honneur autre chose que les sempiternels pop-rock-folk-shoegaze dont je vous abreuve régulièrement. Place à un peu de soul avec Mayer Hawthorne, un blanc-bec américain au look de nerd qui signe avec son premier album, « A Strange Arrangement« , un formidable hommage à la Motown. Just Ain’t Gonna Work Out est avec Maybe So, Maybe No et I Wish It Would Rain l’un des multiples tubes de cet album et accessoirement l’un des plus jolis clips de l’année. A noter qu’il sera en concert demain soir à la Bellevilloise.
Insidieusement, le premier album de Ramona Falls est en train de gagner des places dans mon classement virtuel des albums de l’année. Il faut dire que pour l’instant, malgré de jolies découvertes, quelques confirmations et pas mal de déceptions, l’année 2009 tarde à livrer le ou les albums incontournables, de ceux que l’on écoutera avec ferveur dans 10 ans. Il se pourrait donc bien que Brent Knopf s’invite au banquet dans moins de 2 mois, ce ne serait que justice en tout cas pour celui qui vient de signer avec « Intuit » un superbe premier album dont on parle bien trop peu (j’y reviendrais dans une chronique dédiée). Membre à part entière du trio Menomena, Brent Knopf s’est autorisé une petite incartade depuis Portland afin d’enregistrer les 11 titres de « Intuit » en compagnie d’une ribambelle de musiciens et amis dont les Sud-Africains de Dear Reader dont il est le producteur. En échange ces derniers assurent le backing band de Ramona Falls sur la tournée européenne conjointe des 2 groupes. Parmi les nombreux petits bijoux inclassables qui garnissent cet album, I Say Fever est un des plus addictifs. Il profite en plus d’une des plus belles vidéos d’animation vues cette année.
On vous l’a suffisamment rabâché, le shoegazing a la fièvre « revival » ces temps-ci chez nos amis anglo-saxons. Parmi les derniers fossoyeurs de ce genre abscons, on retrouve The Big Pink, duo londonien composé de Robbie Furze et Milo Cordell signé sur l’éminent label américain 4AD. The Big Pink se trimbale donc une grosse réputation et une forte pression sur les épaules avant même d’avoir sorti son premier album. La faute à quelques single ravageurs (Dominos et Velvet), toujours prompts à rendre dithyrambique la presse musicale britonne. L’obstacle du premier album est le test idéal pour voir ce que The Big Pink a dans la ventre.
Il baigne dans « A Brief History of Love » comme un parfum de romantisme à l’anglaise, jusque dans son titre évocateur et son artwork digne des plus belles heures du label US. Du romantisme certes, mais recouvert d’une épaisse couche de guitares saturées d’effets (Too Young To Love ; Velvet ; A Brief History of Love) dans la grande tradition du mouvement shoegaze, qui laisse une part grandissante au chant des 2 acolytes, contrairement au rôle mineur que celui-ci à l’habitude de jouer chez les véritables shoegazers. Moins pop que leurs compères de The Pains Of Being Pure At Heart, The Big Pink lorgne plutôt du côté des frères Reid (The Jesus & Mary Chain) en mariant allègrement murs de guitares et chant éthéré (Crystal Visions ; Dominos).
« A Brief History of Love », malgré toutes ses qualités et ses singles imparables, laisse cependant une impression bizarre d’un album un peu bancal. Le déséquilibre qualitatif entre la première partie de l’album (jusqu’à Velvet et ce malgré un Love in Vain assez mièvre) et le reste est ahurissant. Seuls A Brief History of Love, le morceau-titre, et Count Backwards From Ten parviennent à nager au dessus des remous électro d’un Golden Pendulum, d’un Frisk ou pire encore de Tonight. Sentiment mitigé donc à l’écoute des 11 titres de ce que l’on a peut être trop vite présenté comme l’une des révélations de l’année Deux ou trois singles, aussi bons soient ils, ne dispensent pas de soigner le reste des compositions. Un adage valable pour The Big Pink et malheureusement pour bon nombre de groupes étiquetés « next-big-thing ».
Ma première rencontre avec les Ecossais de The Twilight Sad date de l’été 2007, peu de temps après la sortie de leur premier album « Fourteen Autumns And Fifteen Winters » et peu de temps avant ma première Route du Rock de Saint-Malo. L’été touchait à sa fin et j’avais fait connaissance avec le climat breton, du genre « arrosé », à tous les sens du terme. Dans mon balladeur mp3, le premier album des Ecossais occupait une place de choix, une place qu’il allait squatter un bon moment, bien aidé en celà par les prémisces de l’hiver sur la capitale. Depuis, The Twilight Sad a sorti un album de raretés et d’extraits live (« The Twilight Sad Killed My Parents And Hit The Road« ), un album qui a su se faire un place, non pas au soleil, mais à l’abris de mon parapluie. The Twilight Sad est devenu le groupe que j’écoute les jours de pluie. Ce soir ils seront au Scopitone, en compagnie de Centenaire. Pour l’instant il fait beau sur Paris, le déluge est prévu aux alentours de 20h…