janvier 2010


A l’occasion du top des blogueurs 2009, j’avais rédigé une petite accroche pour les londoniens de The  xx qui commençaient comme ceci : « Le buzz est un fleuve intarissable qui prend sa source, selon les cas, à Londres ou Brooklyn ».

On ne sait pas encore ce qu’il adviendra de The Drums à la fin de l’année mais si leur premier album confirme le potentiel entrevu sur l’EP « Summertime« , cette accroche pourrait très bien leur aller comme un gant. Plus encore que sur Let’s Go Surfin’, le morceau qui a déclenché le buzz, c’est sur I Felt Stupid que j’apprécie le plus le mélange new wave-pop 60’s des New-Yorkais. A suivre avec un clip très gay-friendly.

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The Drums on Myspace.

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On ne m’y reprendra plus, c’est fini. A quoi ? A lire un bouquin après avoir vu le film tiré de ce même livre. J’ai cru que ce serait une bonne idée de me plonger dans « La Route » de Cormac McCarthy après avoir vu le film de John Hillcoat, d’autant que j’avais bien aimé le film et que le bouquin m’avait été gentiment offert. Tout faux.

Le problême ne vient pas du livre, qui est excellent, même si le style de McCarthy est un peu rebutant au début mais on s’y fait. Le problême est que le film est vraiment fidèle au bouquin et que j’avais sans arrêt des images du film qui me revenaient, je connaissais chaque passage ou presque, aucun effet de surprise, d’autant que le livre est plutôt court, et puis j’aime bien me faire mon propre imaginaire quand je lis un livre et là les personnages avaient déjà un visage, une âme…

Pourtant le livre apporte quelque chose en plus par rapport au film, au niveau de l’intensité, de l’émotion, bien plus forte jaillit des mots de McCarthy que des images de Hillcoat, même si le film contient son lot de moments forts. La sensation d’inhumanité est encore plus forte dans le livre, les personnages n’ayant par exemple pas de nom (simplement l’homme et l’enfant) comme pour mieux renforcer le fait que toute trace d’humanité a quitté les lieux. Le lien qui se crée entre le père et son fils, le feu qu’ils entretiennent en eux, est bien retranscris dans le film mais la puissance des mots du bouquin renvoie irrémédiablement le films dans les cordes. Bref, quitte à choisir lisez plutôt le livre ou allez voir le film mais ne faites pas la même erreur que moi, il n’y a rien à y gagner.

Il avait été l’un de mes coups de cœur de 2008 avec son premier album « Shallow Grave« , qui avait connu un joli succès, sauf en France, qui l’ignorait purement et simplement. La Blogotheque lui avait fait les honneurs d’un concert à emporter en 2009, pas suffisant toutefois pour voir son album dans les bacs. Qu’à cela ne tienne, « The Wild Hunt« , le second album de The Tallest Man on Earth verra le jour le 13 avril et cette fois-ci j’espère bien que la France ne le boudera pas. Premier titre extrait de son nouvel album, le superbe King of Spain, que j’avais eu l’occasion d’entendre en live l’an dernier au festival Primavera. A noter qu’il sera en concert sur la scène du Scopitone le 10 mars prochain.

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The Tallest Man on EarthKing of Spain [Mp3]

Je n’avais pas forcément prévu cette date dans mon agenda concert de ce début d’année, trop de groupes à voir en janvier/février, un problême de riche je sais. Grâce à Grandcrew (et Cécile qui m’a prévenu du début du concours) j’ai eu la chance d’assister au concert d’Owen Pallett à la Maroquinerie.

Le trajet jusqu’à la salle de l’Est parisien est toujours un peu compliqué pour moi, l’habitant du Sud parisien, mais ce trajet restera comme l’un des plus compliqués du genre, la faute à un maudit salon (lingerie ?) Porte de Versailles qui empêchait toute tentative d’incursion dans la ligne 12 deux stations plus loin. 20 bonnes minutes à voir les métros bondés défiler toutes les 4 minutes sous mes yeux et puis enfin une minuscule ouverture, un peu forcée, à la parisienne. Du coup l’arrivée à la salle de la rue Boyer se fait avec un peu de retard et la première partie ne m’a pas attendue pour débuter. La salle est pleine à craquer ou presque, impossible de circuler et de trouver une place correcte pour voir le concert, surtout avec la géométrie particulière de la Maroquinerie. Je fais contre mauvaise fortune bon coeur et décide d’écouter les titres de I Come From Pop, trio brestois en charge d’ouvrir le bal. Je n’aperçois pas bien voire pas du tout la scène mais ce que j’entends me plait bien voire beaucoup. C’est à la fois pop, folk et noisy, j’ai du mal à dire à quoi cela me fait penser, ce qui est plutôt bon signe. Certains trouvent apparemment ça chiant alors que moi, au contraire, je trouve ça frais, original et vraiment bien rodé en live. Un groupe à suivre et à voir dans de meilleures conditions en ce qui me concerne.

Je rejoins Cécile et Stéphane qui sont postés près de la scène afin que Stéphane puisse faire des photos pour IPR. On papote un moment et c’est déjà l’heure d’Owen Pallet a.k.a Final Fantasy. Je n’avais pas spécialement accroché à ses précédents travaux sous le nom de Final Fantasy, je n’avais pas trop creusé à vrai dire, mais son nouvel album « Heartland« , le premier sous son vrai nom, est un petit bijou. D’abord seul sur scène, le Canadien est ensuite rejoint par un guitariste/batteur (Thomas Gill). Comme Andrew Bird, autre violoniste de talent, Owen Pallett construit ses morceaux comme une sorte de puzzle qu’il assemble pièce par pièce avec son sampler. L’exercice est toujours spectaculaire à voir en live et le public est particulièrement réceptif ce soir. Pourtant, malgré la qualité de l’interprétation et des titres, je trouve qu’il manque quelque chose pour que cela fonctionne parfaitement. Les titres d’ « Heartland » en live manquent d’envergure par rapport à la version album. Les cuivres par exemple, très présents sur l’album, sont absents sur scène-et c’est bien dommage. Owen Pallet mériterait d’avoir un backing band digne de ce nom pour l’accompagner, un peu à la manière d’Andrew Bird, qui n’hésite pas à s’entourer de plusieurs musiciens sur scène.

Le concert est malgré tout plaisant, le public écoute religieusement et applaudit chaque titre chaudement. Le set se termine par Lewis Takes Action et Lewis Takes Off His Shirt, deux de mes titres préférés du dernier album. Le public réclame et obtient un premier rappel de 2 morceaux sur lequel Owen semble un peu ailleurs, s’y reprenant à plusieurs fois pour une partie de chant, se mélangeant les crayons avec le sampler ou perdant son archet en plein morceau. Le public ne lui en tient pas rigueur au contraire, les encouragements redoublent. Alors que l’on croit en rester là pour la soirée, la salle commençant à se vider, le groupe revient pour un dernier titre accueilli comme il se doit. Au final une belle performance mais un goût d’inachevé car l’ensemble gagnerait à prendre un peu plus de volume. Next time maybe.

Cela ne sera peut être plus le cas au moment où vous lirez ces lignes, mais au moment où je les écris, avec le nouvel album de Kwoon en fond sonore, il fait gris dehors. Les toits sont gris, le ciel est gris, même les chats sont gris alors que ce n’est pas la nuit, à peine le matin. Ce soir on change d’année, de décennie aussi accessoirement. Celle qui va s’achever a vu naître un groupe français très prometteur, du nom de Kwoon, auteur il y a 4 ans d’un premier album qui avait fait souffler un vent de poésie et d’onirisme sur une scène française un peu sclérosée et stéréotypée.

La nouvelle décennie débute pour Kwoon avec « When The Flowers Were Singing« , un second album autoproduit, qui nous transporte à nouveau dans l’imaginaire du collectif parisien, sur des chemins balisés par Sigur Ros, Gospeed You Black Emperor ou encore Mono. Les sentiers y sont parfois sinueux, tortueux, mais le paysage alentour y est de toute beauté. L’album combine morceaux instrumentaux et titres chantés, dans une veine plutôt post-rock, long crescendos mélodiques et mélancoliques comme autant échappées belles (Great Escape ; Schizophrenic ; Ayron Norya).

Ne pas fier au déluge de guitares de l’Overture, à cette batterie surpuissante qui martèle le rythme comme votre tête après une gueule de bois post-réveillon. Le groupe de Sandy Lavallart construit ses lentes mélopées comme des origami (pliages japonais en papier), ajoutant les instruments les uns après les autres, par petites touches (un violon, un piano, des guitares, un glockenspiel….), le tout formant au final un magnifique dédale dans lequel on se perd avec gourmandise (Labyrinth of Wrinch).

Au moment où j’écris ces lignes, on a changé d’année, de décennie aussi accessoirement. Il fait gris dehors. Les titres de « When The Flowers Were Singing » résonnent dans mon casque pendant que je termine machinalement le pliage d’un oiseau en papier…

Cette chronique a été écrite pour Indiepoprock.net.

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Kwoon on Myspace.

Cela faisait un mois que je n’avais pas franchi les portes d’une salle de concert parisienne, la faute aux fêtes de fin d’année qui gèlent temporairement toute activité live sur la capitale. La venue des excellents Fanfarlo à la Maroquinerie me rendait donc doublement impatient de retrouver le chemin des salles de concerts. Cette soirée placée sous la bannière Inrocks Indie Club débute par le set des parisiens de My Girlfriend is Better Than Yours. Le duo est accompagné pour l’occasion par un membre des Chicros au synthé/percus/mini-batterie.  J’accroche moyennement même si leur style un peu potache, notamment sur Le Petit Chevalier, leur seule chanson en français, est loin d’être désagréable.

Le deuxième groupe à prendre place sur scène se nomme Lawrence Arabia et c’est une vraie découverte en ce qui me concerne. Le groupe est mené par James Milne qui est apparement un ancien membre d’Okkervil River et The Ruby Suns. S’ils sont attifés comme des bûcherons canadiens, c’est de Nouvelle-Zélande que nous vient ce collectif au potentiel sympathie très élevé. Musicalement, cela me fait beaucoup penser aux Beatles, aux Beach Boys aussi un peu. C’est bourré d’harmonies, notamment vocales, ça se prend pas au sérieux (les paroles de The Beautiful Young Crew) et ça vous met un grand sourire au milieu de la figure. Ils assureront la première partie de Beach House le mois prochain.

La troupe londonienne de Fanfarlo prend place sur scène sur les coups de 22h, une scène décorée façon kermesse ou bal populaire avec guirlandes et néons un peu kitsch. Que dire de l’accoutrement des anglais, façon Deschiens, la palme revenant sans hésitation au bassiste moustachu…Le set débute avec The Walls Are coming Down et Harold T. Wilkins, deux des meilleurs titres de leur album « Reservoir« . Fanfarlo fait honneur à son titre de groupe chorale, ça chante à tue-tête, ça s’échange les instruments, ça joue du violon et de la mandoline par ci, de la trompette par là.  Plus encore qu’à Arcade Fire auxquels ils sont trop souvent comparés, c’est plutôt à un mélange entre Clap Your Hands Say Yeah et The Spinto Band que me fait penser Fanfarlo. Ca manque un peu de folie des 2 côtés de la scène mais le set est vraiment bon et se termine par le sublime Luna avec ses incessants changements de rythme.

Un compte-rendu et des belles photos chez Tami.

On a beau être en 2010, je continuerais un peu d’alimenter la rubrique des meilleures chansons de 2009 lorsque l’occasion se présentera et c’est le cas avec la vidéo de VCR qui vient d’apparaître sur la toile. Tout a été dit ou presque sur The xx, je ne vais donc pas en rajouter une couche. Il me tarde simplement de les voir le 18 février prochain à La Cigale. Pour illustrer ce post très court, quelques photos d’un concert de The xx à Vancouver par Sarah Bastin, une photographe dont j’apprécie beaucoup le travail en n&b, avec qui j’avais discuté un peu par hasard dans le métro l’an dernier à la sortie de la première date du Festival Les Femmes S’en Mêlent.

 

J’ai découvert ce groupe danois lors de mon dernier séjour à Londres, sur une borne d’écoute du Rough Trade de Brick Lane, un endroit assez dingue, un paradis pour mélomane indé. J’avais écouté à peu près tout les albums dispos sur les bornes, l’occasion  de découvrir Local Natives et Choir of Young Believers notamment. Le portefeuille délesté de quelques livres sterling, je m’étais dans un premier temps consacré à l’écoute du « Gorilla Manor » de Local Natives, récemment invités chez Bernard Lenoir pour une Black Session (en écoute jusqu’à lundi prochain ici). Depuis peu, je me suis rappelé au bon souvenir du « This is For The White in Your Eyes« , le premier album de Choir of Young Believers, qui apparemment date de 2008. 10 titres au programme, un mélange de folk et de pop symphonique avec de sublimes arrangements (cordes, cuivres, choeurs…). Pour les Parisiens, ils seront ce samedi au Scopitone.

Choir of Young Believers on Myspace.

Choir of Young BelieversNext Summer [mp3] (via Stereogum)

Je ne suis pas à jour dans les sorties ciné, hormis quelques « grosses » sorties pour lesquelles je n’ai pas la patience d’attendre (Ex : « La Route« ). Je rattrape donc petit à petit le retard pris lors de mon voyage au Pérou/Bolivie, avec des fortunes diverses. J’ai déjà oublié les mauvaises pour ne retenir que les bonnes, à commencer par « Un Prophète » de Jacques Audiard, probablement le meilleur film que j’ai vu en 2009. Je suis un inconditionnel d’Audiard fils depuis son premier film, « Regarde les Hommes Tomber« , que j’avais découvert par le plus grand des hasards lors de sa diffusion sur Canal+.  Ayant été un peu briefé par Fred sur le caractère assez dur du film, puisqu’il avait activement participé aux repérages afin de trouver le lieu pour la prison, je n’avais pas eu le courage d’aller le voir à sa sortie, pas forcément prêt à affronter ce genre de film. J’ai finalement attendu mon retour de vacances et d’être invité par Fred à une soirée pour fêter le succès du film, en présence de l’équipe et de people triés sur le volet, pour me décider à regarder celui qui devrait représenter la France aux Oscars, avec de bonnes chances de victoire. Je l’espère en tout cas.

« Ceci n’est pas une histoire d’amour » nous prévient une voix-off dès le début du film « 500 Days of Summer » (que je préfère au francisé « 500 jours ensemble« ). L’avertissement fait sourire car on a bien à faire à une comédie romantique même si elle se distingue un peu des canons du genre. Elle n’en reste pas moins fort sympathique, faisant un peu penser à « Garden State« , notamment dans le jeu de séduction entre Zooey Deschanel et Joseph Gordon-Levitt autour des Smiths qui fait penser à celui entre Natalie Portman et Zach Braff autour des Shins. Bon et puis, avouons-le, Zooey Deschanel ferait craquer n’importe quel indie-boy qui se respecte quand elle fredonne les paroles de There is a Light That Never Goes Out (« To die by your side is such a heavenly way to die… »).

Les polars asiatiques sont, depuis quelques années, beaucoup plus intéressants et innovants que leurs homologues américains. Les Coréens (« Memories of Murder » ; « The Chaser » ; « A Bittersweet Life« ) et les Hong-Kongais (« Infernal Affairs » et tous les Johnnie To) se taillent la part du lion mais la Chine pourrait bien venir mettre son grain de sel là dedans avec l’arrivée de jeunes réalisateurs ambitieux. Soi Cheang, le réalisateur d’ »Accident« , fait partie de cette jeune garde aux dents longues, biberonnée aux films de Hong-Kong. Peu de différences à l’œil nu entre son film et les productions sorties des studios de HK, l’action se déroulant dans les rues de l’ancienne colonie britannique désormais chinoise. Produit par Johnnie To himself, « Accident » est un bon polar même s’il n’atteint pas le niveau de ceux suscités. Le postulat de base est particulièrement intéressant et mis en valeur sur la première moitié du film mais la suite a un peu plus de mal à convaincre, même si le film retombe plutôt bien sur ses pattes.

Prochain objectif : Tetro, Les Chat Persans et Where The Wild Things Are.

Dans notre frénésie de classements en tous genres à chaque fin d’année, on en oublie de s’intéresser aux sorties tardives, surtout lorsqu’elles sont aussi confidentielles que le « Spirit Guides » de Evening Hymns. Derrière ce pseudo, se cache Jonas Bonnetta, un Canadien de 28 ans qui, l’air de rien, a réalisé l’un des meilleurs albums de folk mélancolique depuis le « For Emma Forever Ago » de Bon Iver.

La comparaison avec Bon Iver est certainement flatteuse pour Bonnetta, son « Spirit Guides » n’atteignant pas les sommets d’émotion du bijou de Justin Vernon, mais on n’avait peut être pas entendu folk-songs aussi poignantes que Dead Deer, History Books ou Cedars (en hommage à son père décédé) depuis les déchirants cris du coeur de son homologue américain dans les bois du Wisconsin. Là où le folk mélancolique de Vernon se voulait essentiellement boisé, celui de Bonetta se veut plus orchestré avec notamment des cuivres qui font plus que de la figuration sur Lanterns ou Tumultuous Sea, accordéon et cordes sensibles sur Dead Deer ou encore synthé sur Broken Rifle. Il faut dire que pas moins de 17 de ses amis ont participé à l’enregistrement de cet album dont le batteur d’Ohbijou. A noter, pour finir, le surprenant November 1st 2008, Lakefield, Ontario sur lequel on n’entend pas de musique à proprement parler ou plutôt celle faite par un orage, avec le bruit de la pluie qui tombe pendant plus de 5 minutes. Calme et apaisant.

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Evening Hymns on Myspace.

3 titres en écoute sur le site Out of This Spark.

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