Pour de nombreuses raisons, « Teen Dream » faisait partie des albums que l’on attendait le plus en ce début 2010. Tout d’abord parce qu’il est signé Beach House, ce duo franco-américain de Baltimore déjà coupable de deux magnifiques albums de dream-pop éthérée. Deuxièmement, parce que Beach House fait désormais partie de l’écurie Sub Pop, l’un des plus grands labels US, que l’on a tendance à suivre les yeux fermés, plus souvent pour le meilleur que pour le pire. Enfin, parce que depuis que Norway, le premier single, s’est glissé entre nos oreilles, on se prend à rêver d’un album de la même trempe qui propulserait à coup sûr le groupe dans une autre dimension pleine d’espèces sonnantes et trébuchantes.
Sur sa nouvelle mouture, Beach House a conservé les solides fondations des deux premiers albums, il n’y avait à vrai dire pas de raison de bouleverser un si bel édifice. On vous fera grâce de tous les adjectifs associés à la dreampop pour définir la musique de Beach House, sachez seulement que les mélodies du duo de Baltimore ont toujours cette saveur ouatée si particulière, si propice aux rêveries solitaires. Enregistré dans une église new-yorkaise joliment prénommée Dreamland, « Teen Dream » pourrait être la conclusion d’une trilogie commencée avec « Beach House » en 2006 puis poursuivie avec brio deux ans plus tard sur « Devotion« .
On voit mal en effet comment le groupe pourrait aller plus loin dans le registre qui est le sien, tout en retenue, en contrôle. A l’écoute d’un Silver Soul, d’un Better Times, on a parfois l’impression de marcher sur un fil tendu entre 2 gratte-ciel, entre 2 montagnes ou simplement entre nos deux oreilles. On est à la fois bercé par la voix suave de Victoria Legrand et transporté par les arrangements classieux d’un Used To Be ou d’un Lover of Mine. Contrairement à ses prédécesseurs qui possédaient en leur sein un ou deux titres « cannibales » (Master of None, Gila, Heart of Chambers), si bon qu’ils avaient tendance à éclipser le reste, « Teen Dream » se parcourt d’une traite, sans véritables sommets ni trous d’air, juste 50 minutes de plaisir absolu.
Beach House a bâti une cathédrale dreampop qu’il sera bien difficile de surpasser voire d’égaler. Avis aux bâtisseurs en herbe…
Cette chronique a été écrite pour Indiepoprock.
14 février, 2010 at 5:12
Merde et ils font quoi après alors? Ils splittent ou ils se mettent au death metal satanique? 😉
PS: mais où sont passées les jambes de Victoria sur la photo? O_0
14 février, 2010 at 5:36
J’espère qu’ils évolueront vers autre chose parce que là sur ce créneau je trouve qu’ils ont fait le tour et qu’il sera difficile de faire mieux. Je te savais pas fan de death metal satanique 😉
Tu vas les voir à la route du rock hiver ?
14 février, 2010 at 10:03
Non pas de RdR d’hiver pour moi… je verrais ça sur Arte Live Web sans doute.
22 mars, 2010 at 11:29
Bon ben après Animal Collective l’année dernière, je sens que Beach House est bien parti pour être mon incompréhension musicale de l’année. Leur dernier album semble très bien mais pour une raison que j’ignore, je n’arrive pas à en écouter deux chansons d’affilée… Ca me tombe des oreille quoi…