Carey Mercer est un boulimique de travail ou un surdoué, sûrement un peu des deux. Tout comme ses compagnons au sein de Swan Lake (Spencer « Wolf Parade/Sunset Rubdown » Krug et Dan «Destroyer/New Pornographers » Bejar), le Canadien a tendance à cumuler les casquettes. Hormis le super-groupe qu’il forme avec ces 2 acolytes, on peut le retrouver à la tête de Frog Eyes, son projet majeur, et au sein de Blackout Beach, un obscur projet solo.

Préalablement intitulé Betrand Russel and The Country Club, Blackout Beach n’en est pas à son coup d’essai puisque déjà auteur d’un premier album (« Lights Flow The Putrid Dawn ») en 2004. Entièrement réalisé et interprété par ses soins, « Skin of Evil » est une sorte de concept-album narrant, le long des 10 titres qui le composent, l’histoire d’une certaine Donna vue par ses multiples conquêtes masculines.

Si l’on ne saisit pas forcément toutes les subtilités de cette tragédie à la grecque, on comprend très vite à l’écoute de l’introductif Cloud Of Evil que l’on est pas là pour rigoler. Epurés et minimalistes sur le plan musical, les morceaux de Blackout Beach reposent avant tout sur la voix gorgée d’échos et de reverb du sieur Mercer. On a parfois l’impression d’écouter une BO d’un bon film indépendant, un Jarmush par exemple. Des éclairs de guitares zèbrent le ciel (Three Men down the River) , tout juste apaisés par quelques choeurs féminins (The Roman) ou distillés par Mercer lui-même. Les morceaux de bravoure se nomment Biloxi, In a Grove, Cleans Out His Eyes avec son lent crescendo jusqu’à une explosion finale qui n’arrive jamais, The Whistle et son piano tenant tête aux riffs de guitares et enfin Nineteen, One God, One Dull Star, qui débute comme un standard soul et finit en trip tribal. Du grand art.

Blackout BeachCloud of Evil [mp3]

Blackout Beach on Myspace.

Blackout Beach : Ce projet solo de Carey Mercer (Frog Eyes, Swan Lake) s’est d’abord intitulé « Bertrand Russell and the Country Club » avant de se voir rebaptisé Blackout Beach lors de la sortie de « Lights Flow The Putrid Dawn ». Son successeur, « Skin of Evil », bientôt dans les bacs, prend le parti de raconter une histoire, celle de Donna, à la manière d’une pièce de théatre, le long des 10 titres qui le compose. Epuré, avec un Carey Mercer chantant tel un Nick Cave, l’album prend des allures de BO de films de Jim Jarmush. En écoute le titre d’ouverture, Cloud Of Evil [mp3].

Doves : Trio de Manchester qui n’a pas encore connu les joies du succès commercial malgré 3 albums d’excellente facture et des titres parmi ce qu’il s’est fait de mieux ces dernières années au Royaume-Uni. Si si. De retour avec leur quatrième rejeton intitulé « Kingdom of Rust ». Ca tombe bien, c’est également le titre du 1er single [vidéo].

The Rakes : Les Rakes font partie de la génération « Bloc Party/Franz Ferdinand », pourtant ils ne jouissent pas encore de la même renommée. J’avoue avoir eu un peu de mal au début avec le post-punk dansant de la bande à Alan Donohoe, sorte de grand échalas dégingandé. Et puis leur deuxième album est arrivé, moins arty que le précédent, plus accessible, avec quelques tubes tel We Danced Together. Le nouvel album se prénomme « Klang » et sortira le 20 mars prochain. Le 1er single  se nomme 1989 [mp3].

Asobi Seksu :  Pour ceux qui ont prévu de partir bientôt au Japon, Asobi Seksu signifie « Sexe Joyeux » en japonais. Démerdez vous pour placer ça en société. C’est aussi le nom du groupe de Yuki Chikudate & James Hanna que j’ai découvert avec leur 2ème album « Citrus ». Fortement influencé par la période shoegaze avec des mélodies noyées sous des murs de reverb, Asobi Seksu joint l’utile à l’agréable avec un chant vaporeux qui n’est pas sans rappeler celui de Liz Fraser au sein des Cocteau Twins. Le troisième album « Hush » est bientôt disponible, le groupe viendra le présenter samedi 21 à la Flêche d’Or. En écoute le titre Familiar Light [mp3].

Malajube : Le Canada possède une scène indé anglophone dont je ne suis pas le dernier à vanter les mérites depuis un bout de temps. Et la scène francophone me direz-vous ? difficile de trouver sa place entre d’un côté Arcade Fire et de l’autre Céline Dion, entre Wolf Parade et Garou…Ok je caricature un brin. La scène québécoise n’a absolument rien à voir avec la soupe de variété en provenance de ce beau pays, la preuve avec Malajube dont le second album avait fait mouche par chez nous.  Le quatuor de Montréal revient avec « Labyrinthes », en écoute intégrale sur leur page Myspace. Le titre Ursuline en écoute [mp3].