Voilà maintenant plus de 10 ans que les jumeaux Williams (Jez et Andy), accompagnés de Jimi Goodwin, nous régalent de leur savoir-faire mélodique et voilà plus de 10 ans que la France boude de façon incompréhensible le groupe mancunien, là où elle a déroulé le tapis rouge à des formations bien moins talentueuses. La fameuse « exception culturelle » chère à nos politiques probablement. Au Royaume-Uni, on a pas attendu 10 ans pour se rendre compte que ce trio avait du talent à revendre, un seul album (« Lost Souls » en 2000) a suffi à mettre à genoux les sujets de sa gracieuse majesté. Son successeur (« The Last Broadcast« ) a enfoncé le clou 2 ans plus tard, avant que « Some Cities » en 2005 ne refroidisse quelque peu les ardeurs.

Les Doves nous devaient donc une petite revanche et l’on attendait avec impatience de pouvoir jeter une oreille à « Kingdom of Rust« . Le moins que l’on puisse dire c’est que les mancuniens ont rectifié le tir. Sans atteindre les sommets de « The Last Broadcast » et sa ribambelle de tubes, ce nouvel opus voit le groupe revenir à des considérations plus rock que sur le somme toute décevant « Some Cities« . Une simple écoute du single Jetstream nous avait rassuré sur la tonalité à venir du nouveau Doves. On y discernait la petite touche électro apportée par le groupe avec ses boucles synthétiques, résurgence d’une époque pas si lointaine où le trio s’appelait Sub Sub et dont l’électro était le fonds de commerce. Qu’on se rassure, les Doves n’ont pour autant pas viré leur cutie et c’est bien de pop-rock briton dont il est question sur ce quatrième album.

Kingdom of Rust, le titre qui a donné son nom à l’album, symbolise à lui seul le talent des mancuniens pour les grandes chevauchées mélodiques, à l’instar des meilleurs titres de la discographie du trio (There Goes The Fear ; Catch the Sun ; Walk in Fire…). On a bien du mal à saisir pourquoi ce groupe ne trouve pas son public en France alors qu’une bonne partie de ses compositions n’a pas grand chose à envier aux ténors pop-rock britons (Oasis, Coldplay et à un degré moindre Radiohead). Il suffit d’ailleurs de jeter une oreille à la ligne de basse de The Outsiders ou aux riffs de Spellbound pour immédiatement penser au groupe de Thom Yorke. Mention spéciale également à Compulsion, simple et funky comme disait l’autre, et House of Mirrors, un western spaghetti se déroulant sous les fenêtres de l’Haçienda.

S’il n’est pas ce qu’ils ont fait de meilleur, « Kingdom of Rust » se situe pour autant dans le haut du panier des productions anglaises. On vous conseille vivement de vous plonger sans plus tarder dans la discographie de ce groupe aussi discret qu’efficace.

Doves on Myspace.

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Doves Kingdom of Rust et Winter Hill live @Jools Holland

Blackout Beach : Ce projet solo de Carey Mercer (Frog Eyes, Swan Lake) s’est d’abord intitulé « Bertrand Russell and the Country Club » avant de se voir rebaptisé Blackout Beach lors de la sortie de « Lights Flow The Putrid Dawn ». Son successeur, « Skin of Evil », bientôt dans les bacs, prend le parti de raconter une histoire, celle de Donna, à la manière d’une pièce de théatre, le long des 10 titres qui le compose. Epuré, avec un Carey Mercer chantant tel un Nick Cave, l’album prend des allures de BO de films de Jim Jarmush. En écoute le titre d’ouverture, Cloud Of Evil [mp3].

Doves : Trio de Manchester qui n’a pas encore connu les joies du succès commercial malgré 3 albums d’excellente facture et des titres parmi ce qu’il s’est fait de mieux ces dernières années au Royaume-Uni. Si si. De retour avec leur quatrième rejeton intitulé « Kingdom of Rust ». Ca tombe bien, c’est également le titre du 1er single [vidéo].

The Rakes : Les Rakes font partie de la génération « Bloc Party/Franz Ferdinand », pourtant ils ne jouissent pas encore de la même renommée. J’avoue avoir eu un peu de mal au début avec le post-punk dansant de la bande à Alan Donohoe, sorte de grand échalas dégingandé. Et puis leur deuxième album est arrivé, moins arty que le précédent, plus accessible, avec quelques tubes tel We Danced Together. Le nouvel album se prénomme « Klang » et sortira le 20 mars prochain. Le 1er single  se nomme 1989 [mp3].

Asobi Seksu :  Pour ceux qui ont prévu de partir bientôt au Japon, Asobi Seksu signifie « Sexe Joyeux » en japonais. Démerdez vous pour placer ça en société. C’est aussi le nom du groupe de Yuki Chikudate & James Hanna que j’ai découvert avec leur 2ème album « Citrus ». Fortement influencé par la période shoegaze avec des mélodies noyées sous des murs de reverb, Asobi Seksu joint l’utile à l’agréable avec un chant vaporeux qui n’est pas sans rappeler celui de Liz Fraser au sein des Cocteau Twins. Le troisième album « Hush » est bientôt disponible, le groupe viendra le présenter samedi 21 à la Flêche d’Or. En écoute le titre Familiar Light [mp3].

Malajube : Le Canada possède une scène indé anglophone dont je ne suis pas le dernier à vanter les mérites depuis un bout de temps. Et la scène francophone me direz-vous ? difficile de trouver sa place entre d’un côté Arcade Fire et de l’autre Céline Dion, entre Wolf Parade et Garou…Ok je caricature un brin. La scène québécoise n’a absolument rien à voir avec la soupe de variété en provenance de ce beau pays, la preuve avec Malajube dont le second album avait fait mouche par chez nous.  Le quatuor de Montréal revient avec « Labyrinthes », en écoute intégrale sur leur page Myspace. Le titre Ursuline en écoute [mp3].